Art-Thérapie

L’ArTbre de Vie, lieu de thérapie et de ressourcement à travers l’art.

L’art-thérapie hier et aujourd’hui :

« La logique vous mènera d’un point A à un point B. L’imagination vous mènera partout. »  

Albert EINSTEIN

L’art-thérapie est arrivée en France dans les années 1960/70 mais elle est bien plus ancienne.

L’Homme a toujours eu besoin de tracer, dessiner, inscrire. Les premières traces datées de la période préhistorique avaient déjà probablement une fonction de jeu, de découverte, de communication, de conjuration de l’invisible. Mais elles répondaient surtout à une pulsion créatrice inhérente à l’Être humain. Les sociétés primitives attribuent à l’art des propriétés curatives, comme l’art du masque qui s’intègre dans des rites. Durant l’Antiquité, les philosophes soulignent les vertus curatives de l’Art des mots (rhétorique) et des arts. Effet cathartique, sédatif et/ou stimulant qui préfigurent l’art thérapie actuelle. Au Moyen-Age, la relation entre art et folie présente de multiples facettes, et s’exprime surtout par une riche iconographie.

A partir de la deuxième moitié du XIXe siècle, on s’intéresse aux productions plastiques des patients considérés comme « fous ». C’est le début du Mythe de l’artiste fou et maudit. Fin XIXe, FREUD s’intéresse à l’inconscient, puis à la psychopathologie de l’art. C.G. JUNG (1915), disciple de FREUD, découvre la puissance des mandalas et de la pratique artistique. Il incite ses patients à dessiner et peindre. En 1930, Hitler met en place un tri des œuvres artistiques et regroupe les tableaux d’artistes comme Van Gogh, Klee, Cézanne avec ceux des malades. Il y a d’un côté « l’art dégénéré » (ou « art des fous ») qu’il faut fuir et de l’autre « l’art héroïque » (ou « officiel ») qu’il faut suivre. Dans les années 1940, c’est la naissance du concept d’Art brut : l’artiste Dubuffet s’intéresse aux œuvres des personnes n’ayant pas les codes artistiques. Vers 1970, la créativité arrive dans les thérapies humanistes (La psychothérapie humaniste ou existentielle est centrée sur le présent et mise sur la capacité de la personne de comprendre ses difficultés, trouver ses propres solutions et apporter les changements adaptés). Elle intègre le domaine de la psychiatrie. De nombreux ateliers sont proposés aux patients des hôpitaux psychiatriques. En 1981, les deux premiers DU (Diplômes Universitaires) d’art-thérapie sont créés : à Toulouse, et à Tours. A partir des années 90, on va trouver les premiers ouvrages généraux sur l’art-thérapie, qui devient même une profession paramédicale en Grande Bretagne.

Au départ, c’étaient plutôt des professions médicales et paramédicales qui se formaient à l’art-thérapie. Aujourd’hui, ce sont beaucoup d’artistes. Il existe de nombreuses écoles – plus ou moins sérieuses- formant à l’art-thérapie (environ 1300). Et pourtant une formation sérieuse de plusieurs centaines d’heures (au moins 500) de théorie, de pratique et de stages est indispensable car on ne peut pas improviser avec la souffrance des personnes. Les Universités (à condition que le volume horaire de formation soit suffisamment important), ainsi que des Instituts comme l’INECAT à Paris, l’AFRATAPEM à Tours, PROFAC à Paris, L’IRFAT à Avignon, ou encore le CEE (Centre d’Etude de l’Expression de l’Hôpital St Anne à Paris) sont les organismes les plus sérieux et reconnus dans ce domaine.

Laurence Parent – Novembre 2022